Mark Nuyork, l’homme qui rappait à l’oreille des passants

Le 26 août 2010

Rencontre avec Mark Nuyork, un rappeur atypique qui va à la rencontre de son public... dans la rue!

A chacun de mes déplacements à Miami depuis deux ans, j’ai été interpellée par un jeune artiste qui rappait en bas de Lincoln Road, rue très passante de South Beach.  Il accoste les passants, part en free style, sautille sur place, distribue des CD….Il fait son show. Cette année, je me suis laissée accoster…

Je lui ai demandé de me raconter pourquoi il allait glisser ces CD gratuitement dans les mains des passants

Mark Nuyork est un jeune rappeur (« Hip Hop Master » me précise-il !) né à New-York. Même si à priori, on ne doit pas aborder la question de son passé new yorkais… Jamais.

En Floride maintenant depuis plusieurs années, il cherche tout d’abord  à percer dans le milieu du hip hop et recherchait un agent et un manager. Et puis Soulja Boy est arrivé. Et cela a tout changé pour lui. Alors qu’est ce qu’a bien pu faire Soulja Boy ?  En septembre 2007, Soulja Boy, rappeur et producteur américain  devient n°1 du top américain avec le single Crank That pendant 7 semaines consécutives. A seulement 16 ans, cela a fait de lui le plus jeune auteur compositeur interprète producteur d’un titre numéro 1 du top.

Sauf qu’au départ, aucun label n’avait voulu de ce single. Soulja Boy avait donc lancé le titre et le clip sur son MySpace et sur Youtube. Les deux vus des millions de fois. Accompagnant le clip, il avait également lancé une danse le «crank».  On connait la suite….

Mark s’est donc dit qu’il n’avait peut-être pas besoin de faire le siège des labels, des producteurs et des managers pour lancer quelque chose. Et il a donc décidé qu’il serait le meilleur représentant de lui-même pour lui-même.

Il a monté son propre label et s’auto-diffuse

Il est présent sur les réseaux sociaux, bien que ceux-ci lui servent surtout de cartes visites (son Facebook, son MySpace, son Twitter. ), mais est très présent dans la rue. Tous les jours, il va se poser au coin de Lincoln Road et de Washington avenue, ouvre sa petite valise avec son merchandising et propose ses CD gratuitement. Pourquoi gratuitement ? « Parce que tu crois que les gens ils achètent sans connaître maintenant ? Non, moi je veux qu’on retienne mon nom, qu’on voit le CD traîner chez soi et qu’on l’écoute. Je ne suis pas un mendiant moi, je diffuse ma musique (sic) ».

Il répond aussi à toutes sollicitations, répond aux questions, fait son show devant les caméras des touristes du monde entier, prend le temps d’expliquer son parcours…

Il marque les oreilles, et les esprits

Le résultat : une fan base locale de plus en plus importante, et un réseau international en plein développement . Il est connu maintenant dans toute la Floride, court de concerts privés et de showcase en featuring et me dit n’avoir rencontré sur son bout de rue que des gens qui se sont arrêtés pour l’aider.

Il me dit recevoir aussi recevoir des featuring, et des vidéos du monde entier de gens en vacances qui l’ont vu, et qui veulent développer quelque chose avec lui .

Alors en vit-il ? Il ne vit pas de la vente de son titre (en vente sur Itunes, Amazon..), par contre, il s’aperçoit qu’assez naturellement, on lui donne donne entre 10 et20$ pour son CD, sans même l’avoir écouté. Certainement car il explique ce qu’il fait à chaque passant et pourquoi  il le fait.

Mais il tourne beaucoup, de plus en plus. Des concerts privés de gens qui l’ont vus et qui le veulent pour une soirée, des boites branchées de Miami qui sentent le phénomène, ou des salles de concerts hip hop qui en ont entendu parlé. Et puis il commence à faire de plus en plus de featuring….

Et si ça ne décolle pas plus ? « Si tu veux vivre comme un millionnaire, il fait penser comme un millionnaire ». Oui, mais, quand même ? « je me reconvertirai comme Soulja Boy, “From now on, i’m just gonna do some weed and make big money”.

Crédits photos : Streetlife.ipanemic.com & Page Facebook de l’artiste

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