Fin de partie pour la “planque” du TGI de Paris
[Lu sur Les Inrocks]. La salle des témoins de la "chambre de la presse" du TGI de Paris ne pourra plus servir de planque aux services de police et de renseignements.
Convié, en compagnie du secrétaire général de la CNIL, d'un chercheur au CNRS et d'un fonctionnaire de police, à venir témoigner au procès d'un policier accusé d'avoir dénoncé les dysfonctionnements du plus gros des fichiers policiers, nous y avions surpris, fin mai, une fonctionnaire du service de renseignements de la préfecture de police de Paris cachée derrière un miroir sans tain avec un gros appareil photo doté d'un téléobjectif.
Saisie par le Syndicat de la magistrature, Chantal Arens, la présidente du TGI de Paris, a répondu qu'il ne s'agissait pas d'une "glace sans tain", mais d'une "vitre fumée", qui avait été "installée il y a une vingtaine d’années" pour permettre aux témoins "de bénéficier de la lumière naturelle en provenance de la salle des pas perdus".
Afin d'éviter toute utilisation autre que celle initialement prévue (accueillir les témoins), la présidente du TGI veut désormais empêcher quiconque de rentrer dans la salle des témoins depuis la salle des pas perdus :
Avec Monsieur le Procureur, nous avons décidé de remplacer cette serrure. Le seul accès désormais possible se fait à partir de la salle d’audience, sous le contrôle du président d’audience et de l’huissier audiencier.
Ce qui ne nous dit pas depuis quand, ni combien de fois, cette planque avait pu être utilisée jusque là, ni ce pour quoi les quatre témoins venus témoigner ce jour-là de certains dysfonctionnements dans la police ont ainsi pu tomber nez à nez avec un policier qui n'avait rien à faire là et, partant, contribuer ainsi à mettre un terme à cet autre dysfonctionnement.