OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Vendredi c’est Graphism ! http://owni.fr/2012/04/20/vendredi-cest-graphism-design-zombies/ http://owni.fr/2012/04/20/vendredi-cest-graphism-design-zombies/#comments Fri, 20 Apr 2012 08:44:47 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=106834

Hello :)

C’est vendredi et entre deux rayons de soleil, je vous invite à prendre un bain de zombies, un verre de poke sexuel, une lampée de plan de métro en HTML5, une douche d’installation audiovisuelle, une cuillerée d’application iPad et un grand bol de logos et de marques ! Sacrée programme ! Oh et… pour vous détendre, le WTF de cette semaine s’intéresse à la sexualité et la politique… oulala ! ;-)

Bon vendredi et… bon “graphism” !

Geoffrey

Allez hop, on commence le début de notre semaine avec ces superbes dessins à l’aquarelle de… morts-vivants ! Nous imaginons souvent que les zombies et autres créatures de ce genre sont des êtres sans amour, et bien détrompez-vous, car Kelly DiPucchio a écrit un livre pour enfants qui raconte l’histoire de l’aimable Mortimer qui va faire tout ce qu’il peut pour rencontrer la femme de sa vie. Malheureusement, les femmes ne sont pas vraiment réceptives à ses attentions très… “zombiesques” ! Heureusement, Mortimer a plus d’un tour dans son sac… ;-) À noter que c’est l’artiste Scott Campbell qui a réalisé les illustrations… des aquarelles douces et amères comme on les aime :)

Bon sinon… il reste des zombies qui font peur ;-)

source

On continue avec un drôle de projet que celui que je vais vous présenter… mais rassurez-vous, il est tout à fait « correct » ! Le « LikeBelt » est la manifestation tangible de Facebook. Avec la technologie sans contact NFC (Near Field Communication), il vous suffira d’avoir votre téléphone NFC Android, ainsi qu’une puce RFID et vous êtes libre pour poker les lieux physiques, réels ! Oui, vous pourrez communiquer l’amour numérique que vous portez à vos amis Facebook tout en leur montrant… physiquement !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Cette semaine est également est sorti un projet tout simple, que j’ai réalisé avec Barbara Chabriw ! Le site s’appelle SubLyn et a pour point de départ que les sites de transports en commun sont tout en Flash ou avec des PDF et beaucoup de choses parfois pas très pratiques et parfois un peu longues et complexes à manipuler, ou à charger. Comme, je passais mon temps sur Google Images à chercher un plan de métro d’assez bon format pour me repérer rapidement… j’ai décidé que j’allais me créer un site plus pratique… quitte à ce qu’il serve à d’autres.

Ainsi, SubLyn est né.

SubLyn souhaite donc proposer un plan du métro parisien géographiquement plus exact que le plan officiel de la RATP et relié  en temps réel aux tweets sur chaque ligne de métro. Par exemple, je souhaite rapidement partir à Gare du Nord depuis chez moi, je vois que je dois prendre la ligne 1 jusqu’à Châtelet puis le RER B jusqu’à la Gare du Nord, j’en profite par la même occasion pour regarder un peu l’activité de ces lignes avec Twitter en cliquant sur la petite icône « Ligne 1 » puis la petite icône « RER B ». Des contrôleurs par-ci, des problèmes de rames par-là, un chanteur à telle station ou encore une jolie fille dans une autre, bref, la vraie vie du métro.

À noter que l’idée n’est donc pas du tout de faire de la concurrence au site de la RATP, mais plutôt d’offrir un petit site pratique avec le pouls du métro… c’est donc sans prétention, et si ça peut vous être utile, j’en suis le premier ravi !

Sublyn en images :

sub22 Sublyn, votre plan de métro parisien en HTML, tout léger et relié en temps réel à twitter !

Découvrez SubLyn mais attention, le site est encore en bêta !source

Avec certaines installations audiovisuelles, on apprécie la simplicité… Et tel est le cas avec le premier chapitre de ce travail réalisé avec Squeaky Lobster et Romain Tardy membre d’AntiVJ. Cette installation polyvalente s’intitule “Battleships” et utilise une grille de lumières et de la vidéoprojection en noir et blanc… Ici, pas de couleurs flashy mais juste une forme minimaliste et  deux couleurs contrastées qui vont faire rougir certains experts en cartographie. Apparemment, c’est un travail en cours et la structure va changer pour chaque nouvelle étape. Le tout restera construit avec les mêmes modules carrés.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Voici une application iPad qui fait honneur à l’esprit des mathématiques modernes ! Cette histoire interactive des mathématiques couvre une période allant de l’an 1000 à 1950, et présente le lien profond entre IBM et l’équipe de designers légendaires Charles et Ray Eames. En 1950 lorsque les Eames ont été appelés par l’ex-PDG d’IBM, Thomas Watson, pour un film, leur passion commune pour les mathématiques et les sciences a pu être révélée au grand jour et ainsi évoluer en une relation rare entre IBM, les mathématiques et le design. Parfait donc pour les amoureux des chiffres, des sciences et du design.

En vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Toujours cette semaine, j’ai découvert cette immersion dans l’univers des identités visuelles et notamment la possibilité de remonter aux origines des noms des marques ! En effet, combien de logos voyons-nous chaque jour et dont nous ignorons les origines, le sens profond lié à la marque ? Même au sein des grandes entreprises, combien d’employés ignorent ce que le logo et le nom de leur entreprise signifient ? Afin d’apprendre, de découvrir et de comprendre l’histoire qui se cache derrière de nombreuses sociétés, voici cette liste visuelle des plus célèbres entreprises au monde.

source

Le WTF de cette semaine est un étrange mélange entre politique et sexe ! Bouh ! Cette infographie vidéo animée, réalisée par 2FACTORY Agency, reprend les chiffres publiés dans l’enquête sur les mœurs des Français et leurs orientations politiques, réalisée par Ifop pour Hot vidéo du 24 février au 1er mars 2012 auprès d’un échantillon de 1 411 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus…

On en apprend des vertes et des pas mûres sur les gens de gauche, de droite, du centre, les écolos, etc. ;-) Attention toutefois, cette vidéo est quand même #NSFW et pas pour les enfants ! C’est dit.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Merci Julie

Oui, ‘dredi c’est Graphism est terminé pour aujourd’hui, mais rassurez-vous je vous laisse en bonne compagnie avec ce kit pour la fin du monde, avec cette œuvre réalisée sur Mac OS, ou encore avec ce Yo Mamma version designer !

En attendant la semaine prochaine, soyez bien sage, allez voter, et réservez votre train pour le web2day de Nantes ! :)

Geoffrey

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Les data en forme http://owni.fr/2012/01/30/les-data-en-forme-episode-18/ http://owni.fr/2012/01/30/les-data-en-forme-episode-18/#comments Mon, 30 Jan 2012 14:44:46 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=96480 La démarche du designer Kevin Quealy est parfaite. Before, During and After [en] raconte par le menu le processus de fabrication d’une “data-carte” par deux journalistes du New York Times pour la version papier du quotidien. Du brouillon d’Alicia DeSantis au premier jet dans le logiciel R jusqu’aux tests de mise en forme itératifs avec un graphiste : merci à lui pour le partage, révélateur des dessous d’un mode de collaboration (journalistes, designers, datalovers) qui est également un peu le quotidien à OWNI :)

Pression sur la RATP

Autre magnifique découverte de la semaine pondue par Matthew Somerville, Live train map for the London Underground [en] fera pâlir d’effroi et d’envie tout gourou de R&D et autres précheurs de l’ouverture des données à la RATP. Basée sur l’API des Transports Londoniens [en], cette carte interactive permet tout simplement de visualiser en temps réel l’emplacement de toutes les rames de métro et d’anticiper leur arrivée à la station de son choix. C’est simple, brillant, efficace, et ce n’est pas le premier coup d’essai du citoyen Matthew, déjà impliqué dans de célèbres projets data tels que They Work For You [en] (pendant britannique de notre excellent NosDéputés.fr), Fix My Street (voirie participative) ou le Live Train Map à l’échelle du pays.

Matthew est par ailleurs développeur au sein de l’équipe Travel Time Maps [en], qui est un projet qui devrait donner des idées à nos amis de Locomote/Isokron. Le principe est simple et le résultat probant : générer des cartes isotemporelles et faire du business en vendant ces visualisations au secteur de l’immobilier, du tourisme ou au service public. La génération de ces cartes est automatisée et accessible à chacun — dès lors que vous fournissez le code postal de la commune qui figurera au centre du territoire, le temps de transport maximum à représenter, l’heure de départ ou d’arrivée souhaitée et que vous êtes prêt à débourser de 15 à 25 livres par carte.

Chaleur

Au registre des innovations dans le domaine du tourisme, Sightseeing Heatmaps [en] n’est pas pris au dépourvu. Ce mashup interactif de Panoramio et de Foursquare permet de se représenter joliment la popularité des points les plus appréciés de la planète grâce à un procédé de colorisation de la carte par “zones de chaleur” – plus la zone s’approche du jaune et plus grand est le nombre de photos géotaguées sur le célèbre service de Google.

Géo et débats

Au registre des choses à voir cette semaine, l’application (en HTML5, chouette) Eurozone crisis: How the figures stack up [en] mérite le détour. Pas uniquement parce que cette cartographie dessine une Europe géographiquement dénuée de grosses bévues (avec CNN, voyez-vous, le LOL est toujours possible), pas non plus parce qu’elle fait partie d’un dossier “Spécial Davos” dont on se tape un peu, mais parce qu’elle est juste sobre et informative comme on aime. Visualisation du taux de chômage, du taux de chômage des jeunes, du PIB, de la croissance, de la dette en pourcentage du PIB – tout ceci en carte ou en graphique. C’est du propre (plein écran).

Un doute m’habite

Pour terminer avec la cartodata cette semaine, difficile de passer à côté de London’s Twitter Island. Joyeux condensé de plusieurs technologies (Twitter API avec ArcMap, 3DMax, Lumion) au service de la représentation de la donnée, cette vidéo provient de l’imagination fertile du Centre d’Analyse Spatiale Avancée intégré au University College de Londres. Imaginée par Fabian Neuhaus à partir des data récoltées par Steven Gray, cette île virtuelle au troublant potentiel phallique représenterait la ville de Londres déformée selon la proportion d’utilisateurs de Twitter postant des messages du même endroit. Pas certain de l’intérêt de l’expérience, mais ne décourageons pas les esprits vifs et curieux qui tentent d’améliorer science et art d’un même trait fougueux.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Drague et drop

Enfin, alors que la campagne présidentielle en France bat son plein, nous avons été séduits par la grande simplicité de l’application The presidential puzzle [en] du désormais inévitable “dataist” finlandais Jenn Finnas. Le principe est clair comme le cristal : jouer à déplacer des cubes de 50 000 voix appartenant aux candidats malheureux du 1er tour en direction des deux finalistes afin d’anticiper (deviner ?) dans quelle mesure les reports de voix permettront à l’un ou l’autre de remplacer la populaire présidente Tarja Halonen le 5 février prochain.

Une excellente semaine data à tous :)


Retrouvez tous les épisodes des Data en forme !

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Les data en forme http://owni.fr/2011/11/14/data-bible-ecube-politilines-marathon-opendata-bloomberg-haiti/ http://owni.fr/2011/11/14/data-bible-ecube-politilines-marathon-opendata-bloomberg-haiti/#comments Mon, 14 Nov 2011 07:26:53 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=86779 Qu’il ait été pour vous un cauchemar ou une fascination, vous avez forcément été confronté à un moment de votre vie à ce casse-tête addictif : le Rubik’s Cube. Cette semaine, nous vous proposons de vous replonger dans ce jeu de logique et d’équilibre, dans une version data aussi osée que prometteuse.

Le projet E-cube-Librium, développé par le mystérieux Damon, propose de visualiser la croissance des pays du monde et ses diverses composantes sous la forme d’un Rubik’s cube.

Sur chacune des six faces, Damon a positionné différents indicateurs (certains indicateurs se retrouvent sur plusieurs faces) selon trois piliers principaux :

  • Développement social : indicateur de développement humain (IDH), santé de la population, taux d’emploi,
  • Environnement : accès à l’eau, émission de CO2,
  • Développement économique : taux de croissance du PIB par tête, urbanisation, dépenses de santé.

La vision d’ensemble du cube permet donc de visualiser quels sont les secteurs les plus développés, et ceux pour lesquels il reste encore des efforts à faire. Et surtout, selon les règles d’équilibre relatives au Rubik’s Cube, chaque secteur est en corrélation avec un autre, pour avancer vers une croissance plus équilibrée : par exemple, le taux de croissance du PIB se retrouve relativisé avec les émissions de CO2.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Utilisant les données des Nations Unies sur le développement durable, Damon a réalisé la visualisation pour une douzaine de pays, sur les quatre périodes permises par les données : 1990-1995, 1995-2000, 2000-2005, 2005-2010. “A partir de ces visualisations et ces excroissances en 3D, il est facile de dessiner des connections et d’identifier visuellement quel facteur affecte l’équilibre du système global. Avec ce système d’E-cube, on peut commencer à faire tourner le puzzle dans le but de résoudre les équations ou en tout cas d’éviter qu’ils deviennent encore plus déséquilibrés” explique Damon sur son site.

On regrette juste que le travail graphique ne soit pas plus soigné et qu’une animation ne permette pas de mettre en scène les évolutions des cubes sur les quatre périodes. Mais le projet n’en est qu’à ses débuts…

Républicains et religieux

Après avoir joué avec les formes, jouons avec les mots.

L’analyse sémantique est un domaine que nous suivons de près à OWNI et deux projets particulièrement séduisants ont retenu notre attention dans ce domaine cette semaine.

Le premier s’intéresse à deux des plus grands best-sellers de tous les temps : la Bible et le Coran.

La société Pitch Interactive (dont le slogan est “Doing good with data”, “faire le bien avec les data”…) a voulu déconstruire les préjugés souvent associés à ces deux livres sacrés : par exemple que l’idée que le Coran soit un livre “violent” ou “de terreur”. Pour ce faire, ils ont analysé le contenu de la Bible et du Coran. Le résultat de leur recherche est présenté dans une application en HTML5, permettant de chercher une thématique et de comparer sa fréquence d’apparition dans les deux livres.

La référence et le contenu des versets qui citent tel ou tel sujet est indiqué, permettant ainsi de naviguer en profondeur dans les détails des livres et de re-situer chaque mot dans son contexte.

Pour chaque thématique est également présenté des données chiffrées : nombre d’occurrences, nombre de versets qui citent le mot, pourcentage de versets y faisant référence (ce qui a son importance, la Bible étant beaucoup plus longue que le Coran). Essayez sur TRUST (confiance), FORGIVE (pardon), ou PEACE (paix), le résultat est assez saisissant.

Le deuxième exemple s’applique au champ de la politique et sera à suivre pendant les prochaines semaines : le projet “Politilines” a pour ambition de visualiser les mots utilisés lors des débats pour les primaires républicaines. Cette application met en relation les mots les plus prononcés, les sujets auxquels ils se rapportent et les candidats qui les ont le plus utilisés, le tout dans une navigation très simple. Pour les plus curieux, la méthode est précisée dans l’onglet “Methods and source”.

Transportons-nous

Il y a deux semaines, nous vous parlions dans les Data en forme du concours lancé par CheckMyMetro et l’agence Creads pour la création d’un nouveau plan du métro. Le concours est terminé et les différentes créations peuvent être consultées ici. Vous avez jusqu’au 21 novembre pour voter pour votre carte préférée. Plusieurs dizaines de projets ont été soumis, quelques uns ont attiré notre œil :

  • une carte géolocalisée (les stations sont à leur emplacement exact les unes par rapport aux autres), qui prend en compte également les distances de quai à quai quand on doit faire un changement, utilisable par les daltoniens, et qui conserve (presque) les couleurs des lignes officielles de la RATP, élément de repère essentiel.
  • une carte végétale, quand les lignes de métro se voient pousser des feuilles

Ensuite, vous cliquerez vers cette application pour rêver, une fois de plus, à tous les services qui pourront voir le jour quand les données de la SNCF ou de la RATP seront ouvertes… Cette app néerlandaise, à la façon de l’appli Locomote développée par Isokron à Rennes, permet de visualiser les distances en transports en commun d’un point à l’autre du pays. Une granularité dans les choix et un très joli travail de design rendent cette application particulièrement réussie.

Il ne faut pas croire que les data ne s’intéressent qu’aux transports en commun. La course à pied peut aussi être un sujet, ou tout du moins constituer une porte d’entrée pour un sujet data. La preuve par ce sujet du New York Times. Dans les bureaux de Paule on s’est partagé le lien avec ce petit commentaire en accompagnement : “Bon, bah c’est le New York Times quoi…”. Comprendre : une idée brillante et pertinente, une réalisation simple, esthétique et efficace. Le genre de projets qui nous rend jaloux.

Leurs journalistes se sont fait la réflexion que depuis 1976, le parcours du marathon de New York, n’avait pas évolué. A l’inverse des quartiers foulés et des zones traversées. Notamment en termes de revenu moyen et de diversité ethnique. Ces journalistes ont donc représenté ces évolutions au moyen d’une dataviz vidéo, montrant sur une carte le tracé du marathon et pour chaque critère (revenu moyen, présence de Noirs, Blancs, etc.), la courbe se situe au-dessus ou en-dessous du tracé du marathon suivant que les données ont cru ou décru.

Restons à New York (en partie) : le mouvement Occupy Wall Street continue et nous fournit chaque semaine un traitement data intéressant. Cette semaine, c’est le travail de Jenn Finnäs qui nous a interpellé. Il a répertorié sur une carte et sur un calendrier le nombre de mouvements, dans le monde, se réclamant de cette manifestation. Et surtout, il explique comment il a fait : se basant sur les données du site meetup.com qui coordonne le mouvement, un script en ruby et un petit travail de mise en forme ensuite, et hop, une joli visu sur le web.

A signaler également l’intiative du Guardian de recenser les différentes mouvements par le crowdsourcing.

Le point Open Data à la mi-journée

La Norvège a lancé cette semaine son portail d’Open Data. Comme il n’existe pas de version anglaise, nous laisserons le soin à nos lecteurs norvégiens, s’il en existe de nous faire un retour sur le contenu du site…

Cette initiative devrait en tout cas probablement permettre à la Norvège de figurer en bonne place dans le classement de l’Open Government réalisé par l’entreprise Digital Daya (spécialisée dans l’accompagnement des décideurs dans leur action et dans l’utilisation des outils du web – réseaux sociaux, plates-formes, etc.).

Le résultat est graphiquement très moyen, mais réalisé avec StatPlanet, un outil de visualisation en ligne gratuit et le contenu est quant à lui plutôt puissant. Pour chaque pays du globe, Digital Daya évalue leur niveau sur deux critères : le statut d’ouverture du gouvernement (fermé, éligible, ouvert) et ses capacités en termes de gouvermement 2.0 (sans activité, novice, doué, faisant autorité). Un bon tour d’horizon du niveau d’ouverture des gouvernements dans le monde.

Autre réalisation dans la philosophie de l’Open Data, Haiti Aid Map recense et géolocalise les projets d’aide lancés en Haïti suite au tremblement de terre de janvier 2010. Les données peuvent être recherchées par commune, par secteur, ou encore par organisation. Chaque projet comporte une description, un calendrier, le budget et un point sur les personnes qui financent le projet. Toutes les données sont exportables en csv, en xml ou en excel.

Pour Noël, offrez-vous votre dashboard data

Bloomberg s’est offert une pleine page d’accueil dédiée aux data (les siennes essentiellement), pour un rendu néanmoins bien sympa. Il est à parier que cette initiative fera de très nombreux petits à travers le monde.


Retrouvez tous les épisodes des Data en forme !

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Les data en forme http://owni.fr/2011/10/31/les-data-en-forme-2/ http://owni.fr/2011/10/31/les-data-en-forme-2/#comments Mon, 31 Oct 2011 08:00:12 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=85048 Présenter les volumes d’importations et d’exportations des pays du globe, depuis 1962 : complexe ? Un peu, mais the Observatory of Economic complexity (l’Observatoire de la complexité économique), ne recule pas devant la difficulté, comme son nom l’indique. Son but est de “cartographier les chemins vers la prospérité”.

Pour cela, ils proposent, outre un atlas papier bien dense, une application interactive qui permet ainsi de visualiser d’un coup d’œil les évolutions des échanges commerciaux des pays. Le tree map, associé à la timeline, est particulièrement efficace. Testez sur les importations des États-Unis de 1962 à 2008, et regardez les carrés bruns (le pétrole) et bleus clairs (les véhicules). La hausse est impressionnante.

7 milliards d’humains et moi et moi et moi

Le 31 octobre, la population mondiale atteindra les 7 milliards, d’après un rapport de l’ONU. Un chiffre qui en a inspiré plus d’un cette semaine, dans la galaxie data.

Les graphistes de la société Éclairage public ont ainsi proposé un “tour de l’humanité en une infographie”. Le monde est représenté dans un cercle, et la valeur (suivant les thématiques : âge, sexe, langues, localisation, religion, conditions) vient s’afficher au-dessus à la manière des graphiques en donuts.

Le choix d’un principe graphique unique pour toutes les représentations facilite les comparaisons et permet de retenir aisément quelques éléments clés. Au hasard : l’espagnol est autant parlé que l’anglais (4,8% de la population mondiale), 48% de la population vit avec moins de 2 € par jour, 13,3% souffrent de famine.

La BBC et The Guardian ont conçu une application similaire mettant en perspective, non seulement ce chiffre sacré de 7 milliards, mais l’ensemble des données qui y sont reliées : espérance de vie, croissance démographique des pays du globe, etc.

La BBC, qui a visiblement – et à raison – un faible pour la personnalisation des données (rappelez-vous de How big really et de How many really qui reliait l’importance des événements historiques ou des catastrophes naturelles à votre propre zone géographique ou votre nombre d’amis Facebook), propose cette fois-ci de découvrir votre “numéro d’humain” ou plus exactement de savoir combien de personnes vivaient déjà sur cette terre le jour de votre naissance. Ainsi, Paule d’Atha, selon des calculs hautement scientifiques, et surtout si elle était une vraie personne, aurait été le 4 379 504 601e humain de cette planète.

Vous pouvez également voir les données pour votre pays, selon votre sexe et obtenir un résultat d’ensemble.

We are all data

Data + humain est une équation qui a également inspiré le designer Evan Anthony pour son projet Bits and Base Pairs. Ce dernier est parti de l’idée que l’ensemble des informations contenues dans notre ADN pouvait être compressé jusqu’à 4MB (c’est-à-dire la part réellement “individuelle” de chaque génome). De ce lien entre données digitales et données génétiques, il en a tiré une poétique vidéo.

Plus terre-à-terre, Craig McAnuff, graphic designer, s’est offert pour ses 22 ans une petite data visualisation de sa vie, sobrement intitulée “plan.my.life”.

Il a disposé, autour d’un cercle, tant ses projets professionnels (“get a job”, “become a teacher”, “retire”) que sentimentaux (“get married”, “have children”) ou de loisirs (“Japan, life time dream trip”), avec des précisions parfois étranges (“more children, with american accent”). Craig McAnuff précise qu’il s’agit surtout d’un projet étudiant et que, en tant que croyant, “this is just a visual of how I want parts of plan of my life to map out, but it’s all in God’s hands” (“c’est juste une image représentant la manière dont je voudrais que les différents aspects de ma vie se déroulent, mais tout ça est entre les mains de Dieu“). On est rassurés.

Revenons à du sérieux. Nous avons bien aimé cette cartographie simple mais parlante de la diffusion de l’énergie nucléaire, par la BBC qui représente le nombre de réacteurs nucléaires, par pays, entre 1955 et 2011. Radical.

Minute rétro

Il y a quelques semaines, le Guardian republiait ce qu’il considérait être son premier travail de datajournalisme, remontant à 1821.

Autre preuve de l’intérêt de se plonger dans le passé : Edward Tufte, professeur de statistiques, d’économie, de design d’informations, surnommé “le Léonard Vinci des données” par le New York Times, mettait en valeur sur son blog cette semaine le travail de Megan Jaegerman, qui a produit parmi les plus belles infographies du Times.

Parcourir ses plages sont comme une balade gentiment nostalgique dans l’infographie des années 1990. Et qui incarne particulièrement ce qu’Edward Tufte écrit à propos de Megan Jaegerman : “elle avait l’âme d’une journaliste, qui se retrouve à utiliser des graphiques, des tableaux et des illustrations – aussi bien que des mots – pour expliquer ses infos.” Difficile de mieux définir le journalisme de données, en fin de compte.

On apprend également plein de choses en se plongeant dans ces infographies : qu’un chat peut coûter jusqu’à 450 dollars par an à son propriétaire, ou comment faire un saut réussi depuis un plongeoir de dix mètres.

A l’inverse, cette infographie de Job Vine, qui représente le parcours d’embauche chez Google, n’est pas avare en formes et en couleurs… Et pourrait bien vous faire réfléchir à deux fois avant de postuler chez eux, sauf si vous ne regardez que la partie “salaires”…

Au croisement de la cartographie et de l’œuvre d’art, l’excellent site Brain Pickings met en valeur le travail de Paula Scher et de ses cartes. Un coup d’œil valant mieux que des longs discours, on vous laisse admirer.

Hope n’data

Deux initiatives à saluer sur la planète Open Data cette semaine : l’ouverture du site des données publiques de la Ville de Montréal (oui encore eux) et du gouvernement espagnol : qui fait d’ailleurs un travail particulièrement intéressant sur son site dédié au tourisme, avec des infographies colorées et sympathiques.

Du travail pour les vacances

Pour ceux qui s’ennuient pendant leurs vacances, on vous rappelle que le concours CheckMyMap, pour réaliser un nouveau plan du métro parisien, court jusqu’au 4 novembre.

Petit résumé des enjeux : lancée il y a presque un an, l’application CheckMyMetro a pour vocation de permettre aux usagers du métro parisien de s’échanger des informations sur l’état du réseau (retards, présence de musiciens, et… des contrôleurs, parfois aussi). Son fondateur Benjamin Suchar, a souhaité améliorer ce service en proposant aux utilisateurs de consulter les horaires et le plan du réseau. La RATP a alors demandé à Apple de bloquer l’application pour violation de la propriété individuelle qui s’applique sur le plan du métro. Pour contourner cet obstacle, CheckMyMetro a lancé avec l’agence Creads, l’opération CheckMyMap pour designer un nouveau plan du métro parisien. Tous les détails ici.

En parlant de RATP, nous n’avons pas pu nous empêcher de remarquer que même la Bible avait ouvert ses données avant la société de transports. Cette infographie a appliqué aux différents épisodes des livres de la Bible la technique de l’analyse de sentiment (positif/négatif). Résultat : si vous êtes dépressifs, évitez le Livre des Rois.

Surtout, allez jeter un coup d’œil au surprenant site openbible.info qui permet entre autres de télécharger les données géolocalisées de la Bible. A quand un crowdsourcing des miracles ?

Data, WTF

Pour finir cette veille de la semaine, deux liens un peu “What the f* ?” que nous avons eu du mal à catégoriser mais qui nous ont interpellés.

Baroque.me visualise la première Prélude des Suites pour violoncelle de Bach de manière mathématique. Le projet représente en effet les notes comme des cordes et transpose leur longueur et leur structure selon des points. Ou comment montrer de façon interactive et novatrice que la musique classique répond à des schémas organisationnels précis.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Enfin, bonne nouvelle : la data s’invite à votre table. Pour ceux qui auraient du mal à cuisiner et assortir leurs aliments, l’application par FoodParing vous permet de sélectionner un ingrédient (parmi une centaine dans la version gratuite) et de visualiser avec quel autre type d’aliments (ou de boisson) il se marierait le mieux : plus l’élément est proche, mieux il accompagnera l’ingrédient.

Bon datappétit.


Retrouvez les précédents épisodes des Data en forme !

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Une galerie Street Art dans le ventre de New York http://owni.fr/2011/05/08/galerie-street-art-urbain-graffiti-newyork/ http://owni.fr/2011/05/08/galerie-street-art-urbain-graffiti-newyork/#comments Sun, 08 May 2011 18:54:26 +0000 Ophelia Noor http://owni.fr/?p=61342

Revok, Ceaze, photo par Luna Park ©

Tous les liens de cet article sont en anglais, sauf mention contraire

Entre 2009 et 2010, un bataillon d’artistes, 102 en tout, descend dans le ventre de New York et transforme une station de métro abandonnée en galerie d’art, sous la direction de deux de leurs pairs, Workhorse et PAC. Un travail de fourmi, et dangereux, The Underbelly Project avait pour but de revenir aux fondamentaux du graffiti, d’accomplir une action authentique et poétique, à une époque où Banksy et JR sont sur-médiatisés et sur-vendus.

Nous sommes dans une époque où l’on oublie les sources de la passion des artistes,” nous raconte Samantha Longhi de Graffiti Art Magazine [fr]. “Le marché de l’art s’est envolé. Les organisateurs de l’Underbelly project ont voulu revenir aux sources du street art, avec l’envie de montrer le travail de plusieurs artistes sans dimension marchande. Pour le plaisir de peindre.”

Difficile d’en savoir plus sur ce projet hors du commun, les participants ne souhaitant pas s’exprimer sur le sujet ou étant tout simplement injoignables. La médiatisation, sans doute trop précoce, du projet en octobre 2010, via un article dans le New York Times , a fait tourner la tête de la MTA , la RATP new-yorkaise. Dans l’ère post-11 septembre, 102 artistes ont graffé pendant 18 mois dans une station abandonnée du réseau, au nez et à la barbe des autorités.

Trustocrop, photo par Vandalog cc

Un exploit qui peut leur coûter très cher, le graffiti étant considéré comme un crime aux États-Unis. En témoigne la récente arrestation de Revok à Los Angeles, un des artistes du Underbelly project, qui a écopé de six mois de prison ferme et d’une caution fixée à 300.000 dollars.

Les organisateurs et les artistes ou photographes impliqués se font donc très discrets, en témoigne cette réponse d’un des participants à ma demande d’interview : “Maybe this is a bit paranoid or whatever, but honestly I’m not very comfortable answering any questions for an article relating to The Underbelly Project at this point (…) I’m sorry I can’t be more helpful.”

En France, le graffiti, même s’il n’est pas nommé par la loi en tant que tel, est considéré comme un délit passible de 30.000 euros d’amende et deux ans de prison ou 3.750 euros et des travaux d’intérêt général en fonction de la gravité des dommages causés.

Damon Ginandes, photo par Ian Cox/Walkandy ©

Dans ce projet qui mêle street-art et exploration urbaine, les graffeurs autant que les photographes font de la ville leur terrain de jeu. La performance, le challenge, l’adrénaline, la curiosité et le jeu font partie de l’équation. Tous prennent des risques physiques, juridiques et financiers potentiellement importants. Comme le résume très bien le LTVS squad sur son site : “Pour résumer, nous explorons “des lieux interdits” que nous documentons, dans New York et ses alentours. Nous sommes des fanatiques de l’exploration urbaine sans être des têtes brûlées. Nous aimons profondément le vieux New York.”

Une relation de confiance s’établit bien souvent entre les producteurs de cet art éphémère, destiné à être passé au Kärcher, et les photographes qui mettent en valeur et documentent leur travail. Parmi les photographes, qui ont pu pénétrer dans la station, Ian Cox de Walkandy, Luna Park de Robotswillkill et RJ Richmond de Vandalog“La dimension documentaire est importante,” reconnait Samantha Longhi, de même que reproduire l’ambiance si particulière à un lieu. Justement, quid de l’exportation du projet Underbelly dans d’autres villes, de la sortie du livre et de l’exposition annoncée ?

Il était question d’exporter le projet, continue Samantha Longhi, des repérages ont été faits dans d’autres villes, mais pour l’instant les curateurs du projet préfèrent se tenir tranquilles. Le projet a eu pas mal de bâtons dans les roues, il ont eu des soucis avec la police sur place [à New York], il y a eu des fuites et du vandalisme pour trouver la station. Il était prévu de faire une exposition à l’Opera Gallery avec la sortie du livre, mais tout est en suspens, y compris le site internet du projet, pour des raison sécuritaires et juridiques.

l'Underbelly Project vandalisé

La galerie a été vandalisée, et la MTA ne devrait pas lâcher le morceau, dans une des villes les plus répressive contre le graffiti, qui en est pourtant le berceau.

Les politiques successives depuis les années 1980, dont celles de Rudy Giuliani et Michael Bloomberg, maires de New-York, ont mis en place plusieurs “Task Force” anti-graffiti ou anti-vandalisme.

Sur le site officiel de l’état de New York on peut lire que la lutte contre le graffiti fait partie de l’éducation des citoyens, et plus loin, que “500 dollars seront offerts pour toute dénonciation“.

Samantha Longhi, qui connait les personnes impliquées dans le projet, ajoute qu’ils ont en leur possession des dizaines de milliers de photos non publiées, des vidéos ont été réalisées, le projet a été très bien documenté, toujours avec ce souci d’être libre dans l’exécution et de revenir aux sources :

Contrairement a une exposition comme celle qui se tient en ce moment au MOCA de Los Angeles, l’Underbelly reste dans les codes originels du graffiti. Les artistes se sont co-optés entre eux, sans distinction de notoriété ou de valeur marchande. Les curateurs sont des graffeurs. La recherche d’authenticité est une question permanente dans ce milieu.

Jeff Soto, photo par Luna Park ©

En attendant d’en savoir plus sur cette aventure collective hors norme, voici l’une des rares vidéos disponibles sur Internet. C’est une installation de IAM faite pour l’Underbelly Project et filmée par Jason Eppink. La Shadow Machine est un système de projection analogique qui reprend des photographies de Jules Edward Muybridge [fr].


Galeries Flickr de Vandalog cc-by-nc ; et à voir absolument celles de Luna Park © tous droits réservés et  Ian Cox © tous droits réservés.

The Shadow Machine par Jason Eppink sur Vimeo.

Des stations de métro abandonnées à New-York : http://www.columbia.edu/~brennan/abandoned/ [en]

Une possible localisation de la station Underbelly serait la station South 4th Street à South Williamsburg, Brooklyn. [en]

Retrouvez notre Une sur les explorateurs urbains (illustration CC Loguy)
- Spéléologie urbaine à Brooklyn
- Miru Kim: la ville, nue

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http://owni.fr/2011/05/08/galerie-street-art-urbain-graffiti-newyork/feed/ 0
Métro bondé, métro bandant? http://owni.fr/2010/12/13/metro-bonde-metro-bandant/ http://owni.fr/2010/12/13/metro-bonde-metro-bandant/#comments Mon, 13 Dec 2010 16:24:36 +0000 Philippe Gargov http://owni.fr/?p=39107

Aujourd’hui, un internaute est arrivé ici en cherchant un « extrait porno nippon dans le métro » sur Google… Heureuse coïncidence, puisque je souhaitais ardemment vous parler de l’imaginaire érotique des mobilités, et plus spécifiquement du métro… ;-)

Cela fait longtemps que je m’interroge sur ce sujet ; mon héritage manga y est sûrement pour beaucoup… Difficile en effet, quand on a lu quelques tomes de GTO ou autres, de ne pas associer « métro nippon » et « métro fripon » (c’est un euphémisme…). La perversité des rames japonaises n’est plus à démontrer, bien qu’il faille faire attention à ne pas non plus tomber dans l’excès de clichés.

Quoi de plus logique, pour une société à ce point marquée par l’hyper-routine métro-boulot ? On ne s’étonnera donc pas d’apprendre que certaines rames sont réservées aux femmes aux heures de pointe ; et encore de découvrir, au détour d’un love hotel, une chambre redécorée pour assouvir vos fantasmes métropolitains ! (oui oui, c’est bien une chambre…) :

Une vision d’autant plus glauque qu’elle s’éloigne profondément de notre imaginaire érotique occidental, davantage marqué par la relation à l’automobile. Inutile d’égrener les exemples : on pourrait remplir une thèse à énumérer tous les films, séries ou romans contenant une scène de sexe sur la banquette arrière / de fellation au volant / de partouze en limousine… C’en serait presque désespérant. Mais je reviendrai bientôt sur ce sujet plus en détail, et il y aura du LOL inside.

Cela n’est pas sans conséquence. L’érotisation de l’automobile est l’un des piliers marketing essentiels sur lesquels s’appuie la diffusion de la culture auto (« l’automobilité » [en]) ; il suffit de voir sur quels leviers jouent les publicités pour s’en convaincre. L’omniprésence de l’automobile dans l’inconscient érotique a nécessairement un effet sur l’attachement d’un trop grand nombre de nos concitoyens à leur petite auto propriétaire (cf. cette géniale pub Mobizen : l’érotisme est-il compatible avec la voiture en partage ? Ou la voiture électrique sans vrombissant moteur ? Ce sera justement l’objet du billet sus-décrit…)

Érotiser les transports en commun pour en promouvoir la pratique ?

Il en va autrement pour les transports en commun. Hors du Japon, point de phallus ? (lol) Disons-le d’emblée : les TC ne font pas bander, au sens propre comme au figuré. Dès lors, l’analogie est évidente : faut-il érotiser les transports en commun pour en promouvoir la pratique ? Sans être catégorique sur la réponse, je pense que la piste mériterait d’être approfondie par les équipes marketing concernées. La marque Rockport a d’ores et déjà montré la voie en érotisant la marche urbaine (« Walkability is the new aphrodisiac »). Et les métros ne sont pas forcément des modes plus prudes, comme en témoigne cette publicité DIM dévoilée l’hiver dernier, et réapparue sur nos écrans il y a quelques semaines :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Malgré les critiques qu’on peut lui formuler (difficile d’être en jupe dans le métro sans se faire traiter de catin du métropolitain), cette pub est un révélateur : le vent tourne, et j’ai hâte de voir les transporteurs exploiter ce filon sexy pour promouvoir des mobilités plus durables. Comme le chantait Virginie Ledoyen dans le superbe Jeanne et le garçon formidable (à 2’30 dans la vidéo) :

JEANNE :
Notre désir était si indomptable
Qu’on a fait ça dans la rame de métro.
SOPHIE :
Dans le métro ! Mais c’est épouvantable !
JEANNE :
Moi j’ai trouvé ça plutôt rigolo..!

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Note : le métro sait aussi être romantique : cf. Transit amoureux en flux (dé)tendus ^^

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EDIT du 13/12/10 : au départ, je voulais conclure ce billet sur la problématique de la jupe dans le métro, mais je me suis dit que j’allais vous perdre. Quel bonheur, donc, de constater que ce cher Markhy (mon mentor littéraire) s’est attelé à la tâche sur Le Tag Parfait (« culture porn », donc logiquement NSFW). Dans « La journée de la jupe », il revient sur le matage de culottes dans les métros bondés et autres escalators :

Bien bien bien, mais le upskirt n’est définitivement pas un sport de salon, ni d’intérieur, il est dans le métro et les magasins : les dames, le parfum, l’hôtesse, les mamans, les bottes, la tunique de Rizlaine dans le courant d’air. Un érotisme total, disponible et renouvelé constamment qui, malheureusement, n’appartient qu’à l’œil de lynx.

Remercions au passage Le Tag Parfait, dont la lecture a grandement influencé mon envie de billets consacrés à l’érotisme urbain. Attendez-vous d’ailleurs à quelques billets croustillants dans les prochaines semaines :-)

Billet initialement publié sur pop-up urbain

Image CC Flickr juanluisflickr

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Les DVD contrefaits piratent le métro parisien http://owni.fr/2010/09/03/les-dvd-contrefaits-piratent-le-metro-parisien/ http://owni.fr/2010/09/03/les-dvd-contrefaits-piratent-le-metro-parisien/#comments Fri, 03 Sep 2010 09:04:23 +0000 Boris Manenti http://owni.fr/?p=26851 Il est 17 heures. Koudus, un jeune homme originaire du Bangladesh, arrive à la station de métro Strasbourg-Saint-Denis. Dans le couloir principal, il étale à la hâte sur une toile des dizaines de DVD pirates. Son « travail » commence.

Comme Koudus, ils sont nombreux à déballer chaque jour des films copiés, proposés pour une somme dérisoire : deux euros pièce, cinq euros les trois. Rien à voir avec des DVD du commerce, il s’agit de CD contenant des films DivX, un format utilisé essentiellement pour le téléchargement illégal. Difficile à quantifier, le phénomène a pris de l’ampleur au cours des derniers mois.

Les vendeurs de DivX à la sauvette sont de plus en plus nombreux à investir les couloirs de la RATP mais aussi l’entrée des bouches de métro, souvent près de leurs alter-ego qui proposent ceintures, posters ou jouets à musique. « Depuis la fin de l’automne, il y a une présence beaucoup plus importante et plus visible, souligne Frédéric Delacroix, délégué général de l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa). Il y a toujours eu ce type de vendeurs présents de manière sporadique, sur les marchés par exemple. À présent, ils vont jusque dans le métro et dans les rues. »

Atelier clandestin à Montreuil

Zahir est de ceux-là. Lui aussi dit venir du Bangladesh. Les CD piratés font partie de son quotidien. Chaque jour, il descend dans le métro de Saint-Lazare, République ou Marcadet-Poissonniers. Le long d’un mur, il propose aux passants et aux voyageurs ses films trois ou quatre heures durant. Il emporte toujours beaucoup de films, quatre cents, parfois plus. Selon lui, il y aurait beaucoup de ventes. Il est fier de proposer « toutes les nouveautés » : Shrek 4, L’Agence tous risques, Toy Story 3… Sur l’étal de fortune, se croisent des films déjà sortis, encore en salles, voire qui ne sont même pas à l’affiche. Bien souvent de mauvaise qualité, certains se révèlent toutefois de très bonne facture.

D’où vient cette marchandise ? Sur ce point, Zahir reste très vague : « Je vais chercher les DVD. On me les donne et j’en suis responsable. Je dois tout vendre pour être payé ». À Bonne-Nouvelle, Sani en dit un peu plus. Dans un bon anglais, il explique que « tout vient de Montreuil. Là-bas, il y a une fabrique. J’y vais et j’achète chaque DVD 1,20 euros ».

Le Nord-Est parisien, source du trafic ? « Il est très facile de monter un atelier clandestin : un ordinateur à 800 euros avec quatre graveurs suffit, estime une source proche des milieux du téléchargement illégal. Les DivX sont téléchargés sur les réseaux peer-to-peer [de la même manière que de nombreux internautes], avant d’être gravés. Le plus compliqué reste de les écouler… » C’est là qu’intervient la vente à la sauvette. Vendeurs de films ou de ceintures, tous les Bengalis présents dans le métro parisien semblent appartenir au même réseau. « On est tous frères », lance l’un d’eux à Gare du Nord. Difficile cependant de savoir de quel réseau il s’agit ou de remonter plus loin. Les vendeurs refusent de trop en dire et les douanes ou la préfecture de police n’apportent pas plus de réponse…

La menace policière

Mais la vente à la sauvette est loin d’être une pratique lucrative… pour les vendeurs. S’il récupère en moyenne 80 centimes par film vendu, Sani n’y trouve pas son compte. « Quand je vends bien,
je peux manger… Ce n’est pas le cas tous les jours », explique l’homme, SDF depuis son arrivée en France il y a un an. Un message clair de détresse émane de plusieurs vendeurs : « C’est une vie très dure ». La vente des films piratés n’est pour eux qu’un moyen de survie…

Une vente qui n’est pourtant pas sans risque. Sani raconte : « parfois, je me fais arrêter par des policiers. Je leur dis que je ne comprends pas l’anglais. Ils me demandent d’arrêter de vendre et ils me relâchent ». Koudus, lui, dit « faire attention aux policiers ». Lorsqu’ils s’approchent, un guetteur lui fait signe. La toile disposée au sol est alors repliée en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, et le Bengali est déjà loin. « Il faut changer souvent de lieu, pour ne pas se faire remarquer », explique Zahir prudent.

Depuis le début de l’année, plusieurs centaines d’interpellations ont eu lieu. Pourtant, la pression policière sur les vendeurs ne semble pas la panacée. « S’en prendre aux vendeurs eux-mêmes ne sert à rien, souligne l’Alpa. S’ils sont arrêtés le matin, il est clair qu’ils seront relâchés l’après-midi. »

Pour Frédéric Delacroix, il ne s’agit que du bout de la chaîne. « Comme les vendeurs de drogue, il s’agit de réseaux extrêmement structurés qui participent à toute une économie souterraine. »

Un trafic « marginal » ?

Pour quelques films piratés revendus, les vendeurs risquent de lourdes peines. Selon le code de propriété intellectuelle, les Bengalis encourent jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 300.000
euros d’amende, voire plus si les faits sont commis en « bande organisée ». En théorie les acheteurs s’exposent aux mêmes peines, mais jusqu’à présent aucun n’a été poursuivi. « Comme la drogue, ce trafic n’est pas laissé au hasard par les services de police. Des investigations sont actuellement en cours… », plaide-t-on du côté de l’Alpa. Pour autant, les forces de l’ordre semblent peu impliquées. La préfecture de police de Paris juge même le phénomène « marginal ». Une sorte de tolérance des vendeurs à la sauvette semble s’être installée dans le métro parisien.

Les vendeurs ne sont donc pas vraiment inquiétés et le marché se développe alors que s’installe la loi Hadopi afin de punir prochainement les internautes qui téléchargent. Des internautes qui pourraient alors être tentés de se tourner vers un commerce de proximité. Mais la France a encore de la marge avant d’atteindre les proportions américaines ou asiatiques où la contrefaçon de DVD
atteint une ampleur industrielle. Selon une étude du think tank américain Rand Corporation, les DVD pirates rapporterait aux États-Unis « plus que le trafic de drogue » avec des « marges bien
supérieures ». Le phénomène arrive en Europe. Selon les données de la Commission européenne, si 3 millions de disques étaient saisis en 2007, le chiffre grimpait à 79 millions l’année suivante. Le
DVD pirate, comme la VHS en son temps, a encore de beaux jours devant lui.

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Des étudiants face à la presse http://owni.fr/2010/04/15/des-etudiants-face-a-la-presse/ http://owni.fr/2010/04/15/des-etudiants-face-a-la-presse/#comments Thu, 15 Apr 2010 10:16:34 +0000 Stéphane Favereaux http://owni.fr/?p=12379 Un sondage réalisé auprès de 150 étudiants en communication permet de se faire une idée de leurs habitudes de lecture de la presse. Et d’en tirer une analyse et des conclusions utiles pour l’avenir …

Quand la question se pose d’analyser les comportements de lecture de la presse par les étudiants, on se retrouve souvent confronté à une série de lieux communs tendant à faire penser que la presse écrite souffre chez eux d’une totale désaffection. Un questionnaire adressé à des étudiants en communication âgés de 18 à 25 ans (Paris et province) tend à remettre en cause certaines idées reçues.

La presse traditionnelle, papier, souffre à leurs yeux de faiblesses structurelles. La montée en puissance de la presse magazine porte clairement atteinte à la PQN mais surtout à la PQR. Internet et l’avènement des gratuits mettent en général le coup de grâce à ces médias « old-fashion ».

État des lieux :

Tout d’abord, il convient de remarquer que la vente par tiers ou la mise à disposition est légion dans nombre de grandes écoles. Les titres représentés sont majoritairement Le Monde, Les Echos et Le Figaro, compte non tenu d’un ou deux titres gratuits. Il est donc normal que ces trois titres soient parmi les plus lus.

Cependant, la presse régionale est majoritairement laissée de côté. Ouest France, La NR et l’ensemble des autres titres régionaux y compris Le Parisien sont en perte de lectorat et ne sont lus que par 10,4 % des sondés. Serait-elle trop vieillissante, trop peu adaptée à la cible en dépit de ses nouveaux formats, de son nouveau traitement de l’info ? En format papier, elle n’est que fort peu lue face à la presse quotidienne nationale qui l’est par 57,1 % des étudiants.

La presse magazine, parfois people, parfois professionnelle, parfois économique, se lit à proportion égale de la presse gratuite. Le traitement de l’information et la gratuité des 20 minutes, Métro, Direct Soir emporte l’adhésion de la cible parfois au faible pouvoir d’achat et voulant avoir accès à des « brèves » (pour ce qui concerne les gratuits) ; le temps de la réflexion en synthèse hebdomadaire se pose avec la presse magazine. Deux usages de lecture différents pour des appréhensions contextuelles convergentes.

Cependant, la donnée économique est contrebalancée par les magazines, plus chers certes mais plus denses en informations et au contexte de consommation très différent. Si les étudiants en communication la privilégient, c’est avant tout pour avoir accès aux news de leur secteur professionnel, ou se détendre, reconnaissent-ils, avec l’info « sans intérêt » de la presse people. La détente s’avère donc essentielle lorsque cette même cible sondée met en avant la presse féminine ou masculine en privilégiant les titres récemment apparus sur le marché (Grazia, Be, GQ) ou la presse people, s’accordant ainsi aux plus gros lectorats de la presse écrite (Public, Closer…).

Toutes les personnes sondées lisent au moins un titre par semaine. Tout n’est pas perdu ! En revanche, la fréquence de lecture pose beaucoup plus de question : 39 % des étudiants, 39 % seulement… lisent la presse tous les jours… manque de temps ? d’argent ? d’envie ? 51,9 % la lise 2 à 3 fois par semaine et 11,7 % occasionnellement. Il reste des clients à conquérir… mais peut-être faudra-t-il à la presse écrite s’adapter à ces cibles zappant d’un support à l’autre avec autant d’aisance que d’un JT à l’autre !

Dans le même ordre d’idée, le nombre de supports de presse lus varie peu : seuls 23,7 % des étudiants lisent plus de quatre journaux ou magazines quand 17,1 % n’en lisent qu’un par semaine. Ces chiffres pourraient révéler des réalités disparates : manque de diversité dans le traitement de l’actu ? manque de connaissance des positionnements sociaux ou politiques des journaux ? L’info serait-elle finalement plus consommée que lue ? La réponse tient aussi en ceci que, encore une fois, la vente par tiers dans les écoles, les universités, « orientent » les choix de titres lus. Il faut aussi envisager le fait que, pour les plus jeunes des sondés, le modèle de la presse traditionnelle reste peu valorisant, nous allons y venir.

Quels titres « papier » sont lus ?

On pourrait s’attendre à ce que seule la presse gratuite soit lue, mais la réalité est en fait tout autre. Fort heureusement pour la PQN. Les titres les plus lus (la question était ouverte pour ne pas orienter les choix) sont finalement en accord avec les tirages nationaux : Le Figaro, Le Monde pour les payants. 20 minutes et Métro pour la PG. Derrière ces « têtes de gondole » de l’information suivent Libération et Les Echos. Des titres au final assez généralistes. En revanche, la presse satirique ne semble guère trouver grâce aux yeux estudiantins : Le Canard enchaîné, Charlie Hebdo sont très peu cités. Quant à Siné Hebdo, qui disparaîtra des kiosques le 28 avril prochain, nul étudiant ne le cite. Aucun titre de PQR n’apparaît dans les 10 premiers choix des sondés.

La presse magazine est essentiellement représentée par les News : L’Express arrive en tête, suivi du Point et de Capital, Stratégies ou encore L’Expansion. Les magazines mode ou people sont évidemment très largement représentés sur un cible très consommatrice de loisirs.

Info en ligne :

Les comportements des étudiants sondés face à la presse en ligne sont également révélateurs d’un confort de lecture et de l’apparition des nouveaux supports dans leur espace d’information.

Les sites les plus consultés sont identiques aux supports traditionnels : ils savent quelle info ils vont y trouver. lemonde.fr et lefigaro.fr se disputent le nombre de pages vues bien que lemonde.fr domine largement (6 fois plus de connexions sur ce site que sur lefigaro.fr). Suivent en ordre : lequipe.fr, tempsreel.nouvelobs.com, 20minutes.fr, leparisien.fr (privilégié en ligne plutôt que sur papier).

En revanche, Rue 89 se place juste après lemonde.fr et juste avant…. Google Reader et Google Actu considérés par nombre d’étudiants comme un support d’information à part entière !

De fait, il apparait que cette cible sondée d’étudiants en communication associent leur sélection de médias à une time-line considérée comme un support d’information à part entière. Le web permet de se fabriquer son propre média. Le double suivi des sites d’information et de Google donne de l’info une potentielle double lecture : l’article en développé et le mode « brève » suffisant en consultation ponctuelle. Se faire son propre média semble pour 10 % des sondés une évolution majeure dans la consultation de l’actu on-line.

Cependant, sur Facebook, ces étudiants sont très peu adeptes de groupes de « fan » des supports de presse écrite ou on-line. Seuls 7,9 % d’entre-eux appartiennent à ces groupes revendiquant un suivi de tel ou tel titre. En dehors d’Owni cité par quelques étudiants, ce sont essentiellement des titres féminins (Grazia, Be) qui sont suivis. Les sites d’info (Le Figaro, Libé) sont très peu suivis. On tend à suivre sur FB les sites spécifiquement web : Owni, donc, ou minutebuzz … entre autres.

La presse papier et leurs déclinaisons web n’ont-ils pas encore réussi à séduire les 18 / 25 ans ? Il faut dire que le print pilote encore le web ! Pour ce qui concerne les étudiants interrogés, les titres identitaires sont très lus. CB news ou Stratégies, Capital ou Management emportent en général l’adhésion. Les titres affinitaires (mode, style, design, télé, etc.) le sont au moins autant voire plus, suivant les répondant. Un quart des étudiants ayant répondu à cette étude lisent tout autant la presse identitaire que l’affinitaire. La presse magazine confirme donc son embellie, d’autant plus avec le taux de reprise en main.

Presse écrite : les constats

Depuis la fin des années 1960, les quotidiens régionaux français subissent une érosion progressive mais continue de leur lectorat. La « crise » subie par la PQR se manifeste aussi par un vieillissement et une grande difficulté de renouvellement des lecteurs. Si en 2006, 26,8% des 15-34 ans lisaient un quotidien régional, (Lecteurs numéro moyen 2006. TNS Sofres, EPIQ – Etude de la presse d’information quotidienne, Audience 2006), les chiffres semblent à la baisse sur cette catégorie d’étudiants, nous l’avons vu.

L’état de grâce de la presse régionale semble pour cette cible de jeunes lecteurs définitivement passée. Outre le fait que 20 % ne reprochent strictement rien à la presse écrite, le concert des voix concordantes se fait entendre sur nombre de points parfois curieux mais très révélateurs de ce que les chiffres précédents révélaient.

Il est reproché à la presse écrite d’être trop partiale. Le parti-pris lui est souvent opposé alors que serait préférée l’impartialité. Cependant, les titres les plus lus, Le Monde et Le Figaro sont très clairement politisés. Cela tend à montrer que les étudiants souhaitent un traitement écrit de l’info différent de l’info vue à la télé, voire un traitement complémentaire. Cette complémentarité des supports paraît de plus en plus concrète.

Les articles sont parfois trop longs, évoquent-ils aussi, ce qui est confirmé par le fait que, parmi eux, 10 % se fabriquent leur média avec Google Reader où le format « brève » leur convient et l’accès à une info multi-canal leur permet, au final, de se faire leur point de vue. Pour aller dans le même sens, les étudiants interrogés trouvent la presse écrite ennuyeuse, manquant d’interaction (logique !), et surtout… on trouve cette presse trop formatée !

Parmi les autres reproches, le coût de la presse écrite est très majoritairement évoqué. L’augmentation constante du prix du papier contribue aussi à faire perdre des lecteurs à cette presse traditionnelle au profit de la lecture de l’info sur écran. Et enfin, reproche fréquent dans l’ensemble de la population mais cette fois mis en exergue par des étudiants en communication : la presse écrite contient trop de pub !

Presse on-line : Pourquoi ?

On sait cette génération hyper-connectée, cependant, cette hyper-connexion doit être relativisée. La consommation d’info sur papier reste très usuelle pour les magazines et les gratuits et grâce aux vente par tiers.

Tout d’abord, première évidence, la presse on-line est gratuite, essentiellement, en dehors des archives, et facile d’accès notamment via les applications I-Phone, ce qui emporte largement l’adhésion auprès de la cible du sondage. Mais ce qui trouve grâce à leurs yeux tient à l’actualisation en temps réel de l’actualité et au support vidéo.

La culture de l’image ne se dénie donc pas. Elle devient un support d’information essentiel. Dans la mesure où la lecture de l’image est pertinente… La possibilité d’interagir avec les autres internautes est aussi un point majeur relevé ; l’avis citoyen doit être donné, visiblement. D’autres privilégient le fait de rester en contact constant avec l’actu en axant la consultation des flux d’infos sur leur mobile : alertes SMS, applications I-Phone ou lecture des newsletters favorisent l’accès à l’info de n’importe où. Il leur faut donc une actu réactive, actualisée et non pas simplement une info.

Une génération hyper-connectée ne se contente pas de lire le journal. Elle veut que l’actualité vive, parfois aux dépens du temps d’analyse que peut se permettre la presse écrite ou les dossiers on-line… Mais cette actualisation en temps réel de la société dans laquelle ils vivent montre un réel intérêt pour la res-publica au sens noble de la chose. La chose publique ne les désintéresse pas, bien loin s’en faut. Contrairement à ce que les idées reçues pouvaient, dans le bon (mauvais ?) sens populaire, parfois laisser entendre.

Enfin, les consciences citoyennes ne sont pas oubliées… Nombre d’étudiants reconnaissent que la dématérialisation est essentielle, tout comme l’aspect écologique de cette presse on-line. Loin d’être anecdotique, cette dominante verte semble prendre un poids de plus en plus important dans leurs choix de consommation de l’info. La période des abonnements à plusieurs titres papier semble de plus en plus révolue. La presse on-line a également ceci d’avantageux qu’elle suppose la suppression des transports, qu’elle ne soulève plus la question du traitement des déchets, qu’elle permet des économies d’eau et d’énergie, etc.

Si la consommation de presse écrite est loin d’être démentie, ces chiffres sont donc à relativiser en fonction des vente par tiers dans les écoles mettant à dispositions des étudiants des titres « chers » qui peut-être ne seraient pas consommés sans cela. De plus, il est constaté que la cible tend à se fabriquer sa propre ligne d’actualité, son propre média en zappant d’une newsletter à l’autre, d’un flux RSS à l’autre ou via Google Reader, ce qui tend à montrer, une fois encore que le modèle économique de la presse on-line n’est pas encore trouvé, que la monétisation de l’info n’est pas encore gagné si l’on veut que les plus jeunes lecteurs ne s’excluent pas de la presse.

De plus, la nature du contrat de lecture semble elle aussi évoluer. Il ne se construit plus entre le lecteur et son journal en tant que support physique. La tradition n’est plus. Le journal doit en revanche trouver les moyens de fidéliser son lecteur, tant en terme d’émission que de réception de l’info, des commentaires. Chacun des internautes doit pouvoir se projeter dans son information, celle qu’il s’est fabriquée. L’information devient communautaire puisqu’elle se consulte et se diffuse dans les réseaux via Facebook ou Twitter. L’information, la presse, se doit de devenir un mélange d’info, d’événements, d’imprévisible et de prévisible. Dans la time-line informationnelle que se fabriquent nombre d’étudiants, le choix des RSS se portent assez naturellement vers ce avec quoi ils sont en affinité. Ce qui délimite là encore le champ de consultation naturelle de l’information. Ce qui cadre aussi avec leur recherche d’objectivité « subjective ». Plus d’objectivité dans le traitement de l’info leur ouvrirait probablement davantage de titres. Le contrat de lecture tient donc en ceci qu’on se fabrique le média qui doit nous surprendre en nous confortant.

Cependant, les nouveaux médias, Owni, Rue89, entre autres, semblent toujours plus tirer leur épingle du jeu en proposant un nouveau traitement de l’info, plus en accord avec la volonté de ces cibles cherchant une info précise, ciblée, actualisée et commentée, réactive.

Enfin, ces cibles étudiantes sont à la recherche d’une info rich-média. La mise en récit d’une info qui s’oriente vers le story-telling trouve grâce à leurs yeux, tout comme la mise en récit de l’image. La narration de l’information leur convient plus que la simple factualisation ou la description explicative.

Cela implique que texte, images (illustrative ou démonstrative), vidéo et contenus sonores soient envisagés globalement. Les registres classiques image et texte n’ont plus voix au chapitre sous leur forme traditionnelle. On focalise l’attention sur un détail, sur différents niveaux de lecture(s) interagissant, on personnalise toujours plus l’information. Elle devient donc de plus en plus émotionnelle et interactive. L’empathie entre le média et le lecteur doit être visible, et l’expérience doit être durable entre le lecteur et le support lu ou consulté.

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> Article initialement publié sur Com’Des Mots

> (Sondage on-line réalisé du 19 au 30 mars 2010 sur 150 étudiants en école de communication, de 18 à 25 ans, Paris et Province.)

> Illustrations: Flickr CC : Ol.v!er [H2vPk], HapH , somebaudy& Screenshots : lemonde.fr, rue89 (12 avril 2010)

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Les deux attentats du métro de Moscou sur les blogs russes http://owni.fr/2010/03/29/les-deux-attentats-du-metro-de-moscou-sur-les-blogs-russes/ http://owni.fr/2010/03/29/les-deux-attentats-du-metro-de-moscou-sur-les-blogs-russes/#comments Mon, 29 Mar 2010 18:28:11 +0000 Alexey Sidorenko (trad. Claire Ulrich) http://owni.fr/?p=11116 Les blogs se sont montrés particulièrement réactifs après les attentats de Moscou de ce lundi matin. Avec les portails d’information, ils ont pris le relais des médias traditionnels. Une séquence racontée par Alexey Sidorenko, pour Global Voices.

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Photo par Vanity Press sur Flickr

capture-de28099ecran-2010-03-27-a-2253072La routine d’un lundi matin à Moscou a été brisée par deux attentats à la bombe dans le métro [en anglais], qui ont fait au moins 38 victimes et 70 personnes (beaucoup des victimes sont des étudiants ou des personnes de moins de 40 ans).

Les attentats ont été commis par deux femmes, que l’on présume affiliées au mouvement des Rebelles du nord-Caucase [en anglais]. Les blogueurs russes ont été parmi les premiers à annoncer cette tragédie, et sont devenus les seuls médias accessibles, les grands sites d’informations russes étant mis hors jeu par l’afflux de visiteurs et les chaines de télévision étant longues à réagir.

Sur Twitter,  Krassnova remarque[russe], que le mot-clé #metro29 a été cité 40 fois par seconde tandis que les chaines de télévisions ont proposé de leur côté quatre flash. En moins de deux heures, un site dédié, metro29.ru, a été lancé pour couvrir les événements.

L’un des premiers blogueurs à avoir publié la nouvelle a été Marina Litvinovich (abstract2001 sur LiveJournal), une militante de l’opposition, qui a publié des photos de la station de métro Loubianka [russe], où la première explosion a eu lieu :

Lobby of "Lubyanka" Subway Station, photo by abstract2001

La station “Loubianka”, photo de abstract2001

Voici aussi une vidéo sur YouTube de l’évacuation des passagers à la station Park Kulturi où la seconde explosion a eu lieu, publiée par baranovweb [Attention: certaines des images contenues dans cette vidéo peuvent choquer] >

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les réseaux de communication se sont totalement arrêtés ensuite. Alors que les Moscovites terrorisés essayaient d’obtenir des nouvelles de leurs proches ou amis, le réseau de téléphone mobile au centre de Moscou a cédé. Sur LiveJournal, offnet accuse une procédure bureaucratique de cette rupture du réseau de téléphonie mobile ; elle requiert la mise en place d’un répétiteur supplémentaire, même dans les situations extrêmes. Sur Habrahabr, rubyrabbit a publié une liste complète des sites d’informations qui ont plongé dans le noir.

La ligne de métro Sokolnicheskaya (rouge) a été totalement fermée par les enquêteurs. Des blogueurs ont publié une vidéo de la panique des passagers à la station Komsomolskaya. Les Moscovites ont préféré ne plus descendre dans le métro, même si certaines lignes fonctionnaient encore. Le très populaire blogueur Nikolay Danilov (nl sur LiveJournal) a publié des photos de la foule des travailleurs préférant marcher jusqu’à leur lieu de travail.

Muscovites getting to their workplaces, photo by Nikolay Danilov (nl)Photo de Nikolay Danilov (nl)

Les chaines de télévision n’ont pas seulement été lentes à réagir, mais sont aussi accusées de ne pas avoir accordé aux attentats et à l’urgence la place qu’ils méritaient. Un autre blogueur russe connu, Anton Nossik ( dolboeb sur LiveJournal), écrit [en russe]:

в 12:00 по Первому каналу начался плановый выпуск новостей. Не спеша, рассказывают о взрывах метро в Токио (1995), Баку, Париже, Дюссельдорфе, Лондоне, о соболезнованиях Януковича, депутатов Верховной Рады, Ангелы Меркель, передают заявление Бернара Кушнера. Затем скороговоркой дали recap, довольно чёткий, всех основных событий в Москве, длиной в полторы минуты: 35 погибших, 70 раненых, метро не ходит от Комсомольской до Спортивной, в центре города пробки, правительство требует усилить безопасность всех российских аэропортов. На минуту включили Тимура Серазиева с Лубянской площади, и тут же пошла реклама здоровой пищи, пепси-колы, какого-то Антистакса, шоколада «Вдохновение», сока «Любимый»,синтетических моторных масел Mobil1, средства для мытья окон, нового йогурта «Яблоко Мюсли», Афобазола от тревоги и напряжения, кофе Jakobs Monarch, хлопьев от Nestle с цельными злаками. Каждый из роликов был длинней прямого включения с Лубянки. После завершения семиминутной рекламной паузы досрочно началось часовое ток-шоу «Участок».

“A 12h00, Channel One a commencé à diffuser ses programmes habituels. Sans se presser, ils nous ont raconté les attentats dans le métro de Tokyo (1995), Bakou, Paris, Düsseldorf, Londres, ont communiqué les condoléances du [président de l'Ukraine Victor Yanukovich], puis celles des députés ukrainiens, puis celles d’Angela Merkel et Bernard Kouchner.

Ensuite, très succinctement, ils ont diffusé un court bulletin de tous les événements en cours à Moscou, qui durait une minute et demie : 35 morts, 70 blessés, le métro ne fonctionne plus entre Komsomolskaya et Sportivnaya, il y a des embouteillages au centre-ville, le gouvernement demande de multiplier les contrôles de sécurité dans tous les aéroports russes.

Pendant quelques secondes, un de leurs reporters, Timur Seraziev, est apparu à l’image depuis la place Loubianka, puis ils sont passé aux publicités pour des nourritures saines, Pepsi, Antistax, le chocolat Inspiration, le jus de fruit The Loved One, l’huile synthétique Mobil1, un produit pour laver les carreaux, le nouveau yaourt muesli-pommes, Afobazol – un médicament contre l’anxiété et le stress -, le café Jacobs Monarch, les cornflakes au blé entier Nestlé. Chacune des pubs était plus longue que le reportage en direct depuis Loubianka. Après une pause publicitaire qui a duré sept minutes, ils ont diffusé un talk-show qui n’était pas programmé, “District.” “

Les blogs et les portails d’information ont permis de combler le déficit d’informations.

Le portail lifenews.ru a publié une galerie de photos dont des photos des wagons de métro soufflés par l’explosion [Ndt : attention, certaines photos peuvent choquer]. Sur LiveJournal,  seg_oégalement publié des photos de la zone de la station de métro Parc Kulturi.

La BBC et the Guardian ont ouvert sur leur site une page spéciale pour que les lecteurs puissent contribuer à l’information - LiveBlog [en anglais] et Live Coverage [en anglais] – et ont couvert les principaux événements. La plateforme de blog LiveJournal a ouvert un canal spécial [en russe] dédié aux attentats. Ci-dessous, des messages publiés par ceux qui ont survécu aux attentats :

oyolin:

Я работаю на Лубянке. В школе. Начинаю работать в 8. В 7.50 я приехала на Кузнецкий Мост. Хотела перейти на Лубянку, но там всё было в думу, людей не пускали. Вышла через Кузнецкий Мост. На Лубянской площаде сразу же всё перегородили, приехали спасатели. На работе до сих пор кризисная ситуация. Родители звонят, беспокоятся, мамы плачут. Это ужасно.

“Je travaille à Loubianka. A l’école. Je commence à 8 heures. A 7h50 je suis arrivé à la station Kuznetsky Most. Je voulais changer de ligne et prendre Loubianka, mais tout était plein de fumée, les gens n’avaient pas le droit d’entrer. Je suis sorti à Kuznetsky most. Sur la place Loubianka ils ont tout bloqué, les équipes de secours sont arrivées. Nous sommes en pleine crise ici au travail. Les parents appellent, ils sont très nerveux, les mamans pleurent. C’est horrible.”

kotikeksik:

Время 14.40. Я только-только собрала в кучу голову. Меня перестало трясти, когда я встаю со стула, и я больше не плачу. Пытаюсь заставить себя поработать.

“Il est 14h40. je viens juste de réussir à me reprendre. Je ne tremble plus quand je me lève de la chaise, je ne pleure plus. J’essaie de m’obliger à travailler.”

davete:

Выхожу на Парке Культуры. Поднимаюсь уже было к выходу. Рядом идут сотрудники милиции. К ним обращается какая-то женщина:
-Что случилось то?
-Ой, да авария какая-то, технические причины.
В эту же секунду прогремел взрыв.
Противоположный от моего поезд, по направлению к станции Кропоткинская.
Взорвался где-то в середине.
Людей было не много, давки не было. Но взрыв очень мощный. Не сомневаюсь, эта бомба – военного стандарта.

“J’étais en train de sortir de la station Parc Kulturi. Des agents de police marchaient à coté de moi. Une femme leur a demandé :
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Eh bien, un accident, raisons techniques.
Et c’est a ce moment-là qu’à eu lieu l’explosion. Sur le train qui partait dans la direction opposée, vers la station Kropotkinskaya. Il a explosé vers le milieu. Il n’y avait pas tant de gens, pas de bousculade. Mais l’explosion a été très puissante. Pas de doutes, cette bombe était une bombe de type militaire.”

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Métro, boulot, PAS dodo http://owni.fr/2009/11/17/metro-boulot-pas-dodo/ http://owni.fr/2009/11/17/metro-boulot-pas-dodo/#comments Tue, 17 Nov 2009 20:43:14 +0000 Admin http://owni.fr/?p=5554 Vie de parisiens continue de nous (les parisiens) dépeindre avec une ironie cruelle. Je dois être fatigué, voyez vous-mêmes :

Le matin, le parisien n’est pas réveillé

De véritables cadavres errent dans les sous-sols de notre capitale. Et parce que vous en êtes, vous ne les voyez même plus. La nuit fut courte, votre boulot vous a fait sauter le repas du soir et ce matin, le réveil n’a pas sonné… Une belle journée s’annonce alors, mais vous n’en prendrez conscience qu’à l’occasion de votre première injection… de caféine.

» La suite sur vie de parisiens

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